Aime-moi, si tu peux... by Kate Winter

Aime-moi, si tu peux... by Kate Winter

Auteur:Kate Winter [Kate Winter]
Format: epub
Éditeur: City Éditions
Publié: 2016-02-28T23:00:00+00:00


16

Charles fait demi-tour dans un crissement de pneus et redescend le chemin à toute allure. D’un bond, il sort de sa voiture, puis court vers la maison.

– Il faut que tu aides Jenny ! parviens-je à lui crier avant qu’il entre.

Charles enfonce la porte d’entrée avec son épaule. (Tout à fait inutile, si vous voulez mon avis. Il aurait pu se contenter de tourner la poignée, mais je suppose que l’angoisse l’empêche de réfléchir correctement.)

Je traverse juste à temps le mur de la cuisine pour le voir entrer et attraper un Jack tout surpris par la peau du cou, puis le traîner de l’autre côté de la pièce comme une poupée de chiffon. À côté de Charlie, Jack a l’air d’un adolescent efféminé avec sa coiffure stylée et son jean moulant. Soudain, je me demande comment j’ai pu le trouver aussi beau. Disons que j’ai toujours eu un faible pour ce genre d’homme : mignon, narcissique et poseur comme un chanteur de boys band. Nom d’un chien, Rosie, ce mec s’offre régulièrement des séances d’UV ! Et n’oublions pas que c’est un coureur et un tyran !

– Vas-y, fous-lui une raclée ! ne puis-je m’empêcher de crier comme une pom-pom girl surexcitée.

Heureusement, Charles semble trop absorbé par sa tâche pour me remarquer. Il plaque Jack contre la porte du frigo et lui tord un bras derrière le dos, geste que je les ai vus effectuer plus d’une fois, Chris et lui.

– À quoi tu joues exactement, mon pote ?

La voix de Charles est calme, presque amicale, et c’est merveilleusement effrayant. Les yeux écarquillés, Jack laisse échapper quelques gargouillis, le nez écrasé contre une photo de Jen et moi collée à la patafix sur le frigo.

– Pardon ?

Charles serre les dents.

Comme sa patience semble diminuer, je précise aimablement :

– Je crois que Jack a un peu de mal à parler puisque tu lui écrases la figure contre la porte du frigo.

Bouche bée, Charles pose son regard sur moi.

– C’est lui, Jack ?

Par chance, Jenny pense qu’il s’adresse à elle et prononce un oui rauque. Assise par terre, elle masse ses poignets bleutés, puis lève ses yeux rougis pour observer la scène. Curieusement, son visage n’exprime rien ; sa peau est pâle et moite. Je crois que la pauvre est en état de choc. Attendez, si je me souviens bien...

J’ouvre le placard à gauche de mon amie et... oui ! La voilà. Jenny regarde un instant la porte du placard d’un air perplexe, puis tente visiblement de se convaincre qu’elle ne vient pas de s’ouvrir toute seule. Soudain, elle aperçoit une lueur dorée. Je conserve secrètement une bouteille de brandy pour les urgences comme celle-ci (l’urgence la plus commune chez nous étant le manque d’alcool lors d’une fête).

– Vas-y, ma grande ! Ça te détendra, dis-je à Jenny pour l’encourager, alors qu’elle prend la bouteille et boit une bonne gorgée au goulot.

Je me tourne ensuite vers Charles, dont le visage est tout près de celui de Jack. L’air grave, il est en train de lui chuchoter quelque chose à l’oreille.



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